L’œuvre de G.Decrombecque

Le XIXè siècle fut d’abord marqué par l’œuvre de Guislain DECROMBECQUE (1797-1870). Grand cultivateur, il entreprit d’assécher les marais autour de Lens. Par des méthodes nouvelles et audacieuses pour l’époque, il transforma la “ Plaine de Lens ” en terres fertiles. Il fut maire de sa ville natale pendant dix-neuf ans, de 1846 à 1865.

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La découverte du charbon

Le véritable destin de la ville se joua cependant avec la découverte du charbon à Oignies, en 1841. Des sondages furent ensuite effectués en 1849 à Annay, Courrières et Loos-en-Gohelle. Cette découverte eut une grande portée et donna naissance au bassin houiller du Pas-de-Calais, dont Lens devint rapidement la capitale. La Compagnie des Mines de Lens, créée en 1852, eut un essor considérable. Avec la mine, la ville connut une forte croissance démographique. Le paysage fut modifié : des chevalets se dressèrent avec autour d’importantes cités.

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La Première Guerre mondiale

La Première Guerre mondiale affecta profondément la ville et sa région. Occupée de 1914 à 1918, elle subit l’une des plus grandes destructions de tout le front français. A la fin de la guerre, sa population (18 000 habitants) était réduite de 50%. Une citation comportant l’attribution de la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur et de la Croix de Guerre avec palme lui fut attribuée. En 1918, Lens était rasée de fond en comble ; tout était à rebâtir.

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La reconstruction

La période de l’Entre-Deux-Guerres a été marquée par la reconstruction de la Ville. L’Etat apporta son aide sous la forme de “ dommages de guerre ”. La municipalité élabora un plan d’alignement, d’aménagement et d’extension. Les idées essentielles en sont : redressement et élargissement des rues, disparition des passages à niveau, hygiène et embellissement de la ville. Les marais asséchés et comblés sont intégrés dans le plan d’extension de la ville. L’église Saint-Léger, l’hôtel de ville, les Grands Bureaux de la Compagnie des Mines (aujourd’hui occupés par l’Université d’Artois) ornés d’un magnifique parc à la française, la gare ont été construits ou reconstruits durant cette période.

Ce dernier bâtiment est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques.
Pour les édifices privés, les propriétaires d’immeubles les ont rebâtis en se groupant dans une coopérative de reconstruction “ l’Union des propriétaires sinistrés de Lens ”, qui fonctionna du 5 août 1921 au 6 juillet 1932. Aucun style n’était imposé. La variété des conceptions a fait des principales artères, un ensemble harmonieux. Le style “ hispano-flamand ” a inspiré quelques belles constructions du centre-ville. Les matériaux employés sont essentiellement la brique, le béton armé et la tuile. Par ailleurs, les cités minières se sont étendues.

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Le syndicalisme

L’Entre-Deux-Guerres lensoise a aussi été une période d’intense activité syndicale. Le syndicalisme dans les mines du Pas-de-Calais datait de 1884. L’administration centrale du Syndicat des Mineurs du Pas-de-Calais se trouvait à Lens, à la Maison Syndicale des Mineurs (construite en 1911 et reconstruite en 1922). Une figure locale a marqué l’histoire du syndicalisme minier : Emile BASLY (maire de Lens de 1900 à 1928). En 1891, Emile BASLY a été nommé président du Syndicat des Mineurs du Pas-de-Calais. Il devint député en 1891. Avec l’autre “ député mineur ”, Arthur LAMENDIN, il fait voter quelques lois importantes, sur les caisses de secours (26 juin 1894), sur les caisses de retraite (29 juin 1894), sur les accidents du travail (1898). Au sein du syndicat, l’Entre-Deux-guerres a été marquée par les polémiques entre “ unitaires ” et “ réformistes ”. En 1921, au congrès de Lille, ils se sont séparés. Mais, réformistes et unitaires ont fait de nouveau l’union en 1935, pour assurer le triomphe du Front Populaire aux élections législatives de 1936. Eurent alors lieu les grèves avec occupation des fosses et usines qui se termineront par les accords de Matignon.

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La Seconde Guerre Mondiale

La Deuxième Guerre mondiale toucha durement la ville puisqu’au cours de l’offensive alliée de 1944, de violents bombardements aériens détruisirent totalement un millier d’immeubles, faisant plus de 500 victimes. De nouveau, la Ville dut se reconstruire. Cette reconstruction a moins modifié l’aspect de la Ville que la précédente. Des logements provisoires furent installés par la Ville et les Mines. Une cité commerciale provisoire occupa également la place de la République. En 1944, furent prises les ordonnances de nationalisation des Houillères (décret du 26 septembre 1944 nationalisant la Société des Mines de Lens). Les écoles des Houillères devinrent propriétés communales.

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La rue de la Paix après les bombardements de 1944

Les mutations

Depuis 1945, de nombreux équipements ont été construits : le nouvel hôtel de ville (en 1965, à l’emplacement de l’ancien détruit pendant la Guerre), la piscine, le lycée Condorcet, des installations sportives (stades, salles de sports…), culturelles (médiathèque, salles de spectacles…). Le centre hospitalier Ernest SCHAFFNER, dont les premiers bâtiments ont été construits en 1932, a été agrandi et modernisé Des services publics ont été installés : sous-préfecture, tribunal d’instance, chambre de commerce et d’industrie, antenne du conseil général…La Grande Résidence, la Résidence Sellier ont été construites, ainsi que la rocade minière (dans les années 1960 et 1970).

Les transformations ont été également économiques. Dès l’annonce de la réduction de l’exploitation charbonnière, puis de son arrêt en 1986, la ville s’est engagée dans une politique de reconversion. Elle a favorisé l’accueil d’entreprises par la création de 7 parcs d’activités (entreprises aux activités très diverses, notamment liées à : l’agro-alimentaire, la distribution, les transports, le bâtiment, les hautes technologies…) et de deux centres d’affaires.
L’évolution de Lens a aussi été symbolisée par l’installation du pôle scientifique (faculté Jean Perrin) de l’Université d’Artois dans les Grands Bureaux, ancien siège de la Compagnie des Mines de Lens, en 1992, la création de l’Institut Universitaire de Technologie et d’une école d’ingénieurs.

Cette modernisation est le fruit de l’action menée par la municipalité lensoise sous l’égide des maires (socialistes) : le Docteur Ernest SCHAFFNER (1947-1966) et André DELELIS (1966-1998) qui succédèrent à Auguste LECOEUR, maire communiste de Lens pendant deux ans (1945-1947).

Ernest SCHAFFNER (1901-1966) né en 1901 à Strasbourg, Docteur en médecine en 1924, a d’abord exercé dans des sanatoria. En 1928, il fut nommé médecin-chef des dispensaires d’hygiène sociale de la région de Lens puis en 1929, médecin-chef de l’hôpital de Lens. Il œuvra à la modernisation et au rayonnement de l’hôpital de Lens qui porte maintenant son nom. Il fut aussi un des premiers à étudier les méfaits de la silicose sur la santé des mineurs.

André DELELIS (né en 1924) a été ministre du commerce et de l’artisanat du gouvernement Mauroy (1981-1984) pendant le premier septennat de François MITTERRAND. Sous sa mandature, de nouveaux équipements ont été réalisés, dans les domaines sportifs, culturels, scolaires et de la santé. Démissionnaire de son mandat de maire en octobre 1998, il a été remplacé par un de ses adjoints, Guy DELCOURT, réélu le 11 mars 2001. Depuis juin 2013, Sylvain ROBERT est premier magistrat de la ville.

Depuis le début des années 2000, des grands travaux de rénovation des quartiers lensois ont été mis en œuvre.

Les grands équipements culturels et sportifs

Lens doit une part de sa notoriété à sa passion du football : les supporters du Racing-Club de Lens sont considérés comme les meilleurs de France. En 1998, Le stade Félix BOLLAERT, rénové pour l’occasion, a accueilli plusieurs matchs de la Coupe du Monde de Football. Rebaptisé en 2012 stade Bollaert-Delelis en hommage à l’ancien maire, il demeure l’hôte de bien d’autres rencontres sportives internationales, qu’il soit question de football comme pour l’Euro 2016 -pour lequel il a été rénové- ou bien de rugby (coupes du monde 1999, 2007).

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Lens doit une part de sa notoriété à sa passion du football : les supporters du Racing-Club de Lens sont considérés comme les meilleurs de France. En 1998, Le stade Félix BOLLAERT, rénové pour l’occasion, a accueilli plusieurs matchs de la Coupe du Monde de Football. Rebaptisé en 2012 stade Bollaert-Delelis en hommage à l’ancien maire, il demeure l’hôte de bien d’autres rencontres sportives internationales, qu’il soit question de football comme pour l’Euro 2016 -pour lequel il a été rénové- ou bien de rugby (coupes du monde 1999, 2007).

A la fin de l’année 2004, le Ministère de la Culture a annoncé le choix de Lens pour l’implantation du l’antenne décentralisée du Musée du Louvre. Le site se trouve sur l’ancien carreau de la fosse 9, ouverte à l’exploitation minière entre 1890 et 1960.
Celui-ci a été inauguré le 4 décembre 2012, jour de la Sainte-Barbe, patronne des mineurs, par le Président de la République en exercice, François Hollande. Cette décision, très importante pour la Ville et son agglomération, est un symbole fort de la reconversion de l’ancien bassin minier. Le musée du Louvre-Lens, dont la superficie totale des bâtiments est de 28 000 m², jouit d’une architecture contemporaine imaginée par Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, de l’agence japonaise SANAA.

L’architecture se caractérise par sa légèreté, sa transparence et sa sobriété. En effet, celle-ci a été pensée afin de donner une impression de fluidité et de luminosité. De plus, elle se fonde sur un lien profond entre le bâtiment et le contexte dans lequel le Louvre-Lens est implanté. Ainsi, pour la construction, le choix a été porté sur des bâtiments de verre et de métal, assurant une harmonie entre le visiteur, les œuvres et le parc. Ce dernier a été mis en place par l’architecte paysagiste Catherine Mosbach et est composé de micro-jardins. Le visiteur évolue donc dans un cadre végétal évolutif, en harmonie avec lui et les œuvres qu’il contemple. Les cinq bâtiments qui accueillent les œuvres du musée sont reliés de plain-pied afin d’offrir un parcours continu et agréable.

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En 2012, le Bassin Minier du Nord Pas-de-Calais est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO au titre de « paysage culturel évolutif vivant ». A ce titre plusieurs édifices lensois figurent parmi les monuments historiques sauvegardés, comme par exemple la maison syndicale des mineurs et les anciens Grands Bureaux des Mines (aujourd’hui Faculté Jean Perrin), mais aussi les écoles Pasteur et Jean Macé, écoles des anciennes cités minières 11 et 12.

Personnalités

Emile BASLY (1854-1928), lensois d’adoption, a marqué de son empreinte la ville de Lens. Sa statue s’élève actuellement au rond-point à l’angle de la route d’Arras et de l’avenue Maës. Né à Valenciennes, orphelin de père et de mère à trois ans, il commença à travailler à la mine à l’âge de onze ans. Les grèves de 1878 lui fournirent l’occasion de montrer ses qualités d’organisateur. Il y joua un rôle prépondérant qui le fit, du reste, congédier des Mines d’Anzin. En 1882, le syndicat des Mineurs d’Anzin, créé sous son impulsion, le choisit comme secrétaire général. La grève de 1884, suivie avec intérêt dans tout le pays, rendit son nom populaire.

Elu député de la Seine en 1885, il est battu aux législatives de 1889. Il opta alors pour une solution de repli en s’imposant à Lens auprès des dirigeants du Syndicat des Mineurs du Pas-de-Calais. C’est comme candidat du Syndicat qu’il est élu député de Lens en 1891. Sa carrière politique resta dès lors liée à la ville de Lens. Sous son administration, Lens passant de 20000 à 36000 habitants, est devenue la capitale du bassin houiller. Il ne négligea rien pour y attirer les foules de cette région si peuplée : grandes manifestations, concours divers, inaugurations d’édifices, de monuments… Il se consacra après la Guerre à la reconstruction. Ses obsèques donnèrent lieu à une impressionnante manifestation de respect émanant des mineurs du bassin. Il fut remplacé par Alfred MAËS (1928-1941) à la tête de la municipalité.

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D’autres personnalités se distinguèrent à la fin du XIXè siècle et au début du XXè siècle.
Le chimiste Auguste BEHAL (né à Lens en 1859-mort à Mennecy en1940) a participé, par ses travaux de recherche, à l’essor de la science. Il a fait de nombreuses découvertes en chimie organique appliquées à l’industrie et à la thérapeutique. En 1921, il entra à l’Académie des Sciences et, en 1922, il prit la présidence de la “ Société de Chimie de France ”.

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Edouard BOLLAERT (1813-1898), ingénieur des Ponts et Chaussées, devint agent général des Mines de Lens en 1856. Il eut une participation essentielle au développement de la Compagnie des Mines de Lens. Il se consacra aussi aux activités municipales en tant que conseiller. Félix BOLLAERT (1855-1936), fils du précédent, a donné son nom au stade qu’occupe le Racing-Club de Lens. Il fut président du Conseil d’administration des Mines de Lens. Mais c’est surtout comme philanthrope et bienfaiteur de la Ville qu’il resta dans le souvenir des Lensois. Il favorisa l’essor des sociétés musicales et sportives.

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Description héraldique du blason

Le blason de la Ville de LENS est de couleur azur. A l’intérieur, un château de couleur or est formé d’une grosse tour crénelée et ajourée flanquée de deux plus petites. Deux fleurs de lys couleur or sont accolées au château. Le blason est timbré par une couronne murale couleur or à quatre tours crénelées soutenue par deux palmes d’or entourant le blason et croisées en pointe. Le blason de la Ville de LENS est de couleur azur. A l’intérieur, un château de couleur or est formé d’une grosse tour crénelée et ajourée flanquée de deux plus petites. Deux fleurs de lys couleur or sont accolées au château. Le blason est timbré par une couronne murale couleur or à quatre tours crénelées soutenue par deux palmes d’or entourant le blason et croisées en pointe. Les décorations de la Ville de LENS sont suspendues à la pointe du blason et brochées sur les palmes dans l’ordre suivant (voir la première image du tableau ci-dessous) :

  • Au centre : la croix de chevalier de la Légion d’Honneur (décret du 30 août 1919).
  • A gauche : la croix de guerre 1914 – 1918 avec palme (décret du 30 août 1919).
  • A droite : la croix de guerre 1939 – 1945 avec palme (décision n° 79 du 11 novembre 1948).
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