Le Carnaval et les Géants
Si dans plusieurs régions de la France, le carnaval décline tout au long du 20ème siècle, à Lens, on pérennise le vieux système carnavalesque. La célébration du carnaval va cependant tendre de plus en plus vers le spectacle organisé laissant les traditions de déguisement et les rites anciens s’effacer petit à petit. Une part de plus en plus grande est faite dorénavant aux cortèges et aux défilés de tout ordre avec une place grandissante prise par les associations sportives dont les chars se multiplient.
La musique est également de la fête où chansons, confettis et serpentins se côtoient. Ces fêtes sont aussi l’occasion de rencontrer les géants, ces personnages symboliques dont on ne parvient toujours pas à déterminer l’origine. En s’inspirant de ceux de Lille, les Lensois créent en 1956 Taraderuze. Naturellement mineur, celui-ci avait même la fonction de les protéger de leurs soucis, comme le rappelle son nom (« T’auras des ruses »). Ce grand homme attire les convoitises, on dit même que Rosalie Tata, autre géant créé par les commerçants de la rue Jean Jaurès, aurait des vues sur lui. Le nom de cette dernière évoque quand à lui une brave femme qui, vers 1914 vendait des « gâteaux et miettes » dans une cave de la place Jean Jaurès.
Les laminoirs vont également fabriquer leur géant. D’abords appelé Vulcain, il se prénommera finalement « Ch’ Guss’ Trefil », Auguste étant un prénom commun dans la région et Trefil car les laminoirs étaient aussi des tréfileries. Ces êtres gigantesques eurent un énorme succès les années suivant leur création mais tombèrent vite dans l’oubli. Informations sur les géants tirées de l’article d’Armand Mahieu dans la Voix du Nord du 8 juin 1972. Après la création de Ch’Meneu, géant des supporters lensois, dans les années 1990, en 2015, l’association « les Géants Lensois » est créée pour faire renaître à l’identique les anciens géants. Baptisés en 2016, Rosalie, Taradéruze et Ch’Meneu, trônent dans le hall de l’Hôtel de Ville quand ils ne sont pas de sortie !
La Ducasse
La ducasse est l’occasion pour les mineurs d’oublier la mine et ses difficultés en fêtant dignement l’événement. Au début du siècle, « faire ducasse » est même devenu une des plus grandes réjouissances de l’année. On profite de cette fête pour partager en famille le traditionnel « lapin aux pruneaux » et le « quartier de tarte » avant de partir pour les attractions foraines.
Petits et grands trouvent ainsi leur bonheur à travers chevaux de bois et autres auto-tamponneuses. Mais les manèges ne sont pas les seules animations proposées, notamment dans les ducasses de quartier. Un peu partout à Lens, celles-ci s’organisent dès que les beaux jours arrivent.
Au programme dans les années 1950 : Concours de javelot dans les cafés, concours de 421, de manille… mais aussi défilés, concerts de jazz, courses cyclistes ou bien encore feu d’artifice pour terminer la soirée. Certains organisateurs de ces ducasses rivalisent même d’imagination pour le plus grand plaisir des participants. Une fête nautique est ainsi organisée sur le canal pour le quartier de la rue de Douai, un combat humoristique de boxe et une course des facteurs ont lieu à la fosse 11. On organise même un concours de chiens de défense et de police pour la ducasse de la trinité. Aujourd’hui, de nombreuses ducasses subsistent encore un peu partout même si celles-ci ont connu de grandes innovations, les chevaux en bois cohabitant désormais avec les manèges à sensation.
La Muse des Mineurs
La première muse des mineurs s’appelait Léa Bourdon, jeune trieuse de 17 ans travaillant à la fosse 4. Elle fut couronnée, entourée de ses 4 dauphines, le 30 juin 1901 devenant ainsi le symbole de la mine. Douze ans plus tard, c’est un spectacle donné par 650 instrumentistes dirigé par Gustave Charpentier qui vient saluer la nouvelle muse d’à peine 20 ans, Maria Godart, trieuse également mais à la fosse 5. Durant une période de prospérité de la ville, cette fête grandiose de deux jours est sûrement le plus bel exemple de cette époque euphorique. Deux guerres sont pourtant passées quand, en 1951, c’est au tour d’Yvette Sarazin de porter la couronne de la muse. Elle était téléphoniste à la fosse n° 9 des Mines de Lens. Si ces 3 jeunes filles ont autant de points communs, c’est que cette élection se veut être une métaphore du monde ouvrier.
La muse, en plus de sa beauté, est élue pour son courage « au travail et à la maison ». Ainsi, le couronnement de la muse semble valoriser la classe ouvrière qui accède aux plus nobles « sensations artistiques » comme en témoignent les nombreux ballets de 1951 mais aussi le char somptueux, reconnut comme tel par la presse de l’époque, sur lequel se tenait Léa Bourdon ; celui-ci représentant le haut d’un puits Une immense fresque représentant le couronnement de Maria Godart fut même réalisée dans la salle du conseil de l’ancien hôtel de ville. Tous ces éléments faisant preuve de l’importance symbolique que revêtait cette fête.
L’évènement galvanise les foules. Dans les rues, on attend l’arrivée du cortège où l’on pourra apercevoir les jeunes filles vêtues de leurs robes sublimes et l’on se masse par plusieurs milliers de personnes (on parle de 100 000 pour la fête de 1901) pour voir dans le stade Bollaert (en 1951) où place de la République (en 1901) le couronnement de la Muse qui laissera selon la presse de l’époque, « un souvenir inoubliable » aux lensois ayant assisté à cet événement. Même la presse parisienne en 1901 encense cette fête, le journal « le matin » parlant même d’ « Apothéose grandiose impossible à décrire ». Cette reconnaissance de la capitale vient donc confirmer le fait que cette fête somptueuse n’était bel et bien pas une fête comme les autres.
La Grande Résidence
Dans les années 1950, la crise du logement sévit à Lens ; une vitalité démographique exceptionnelle ayant fait monter le nombre d’habitants à 40 000. Aussi, la municipalité veut favoriser la construction de logements en sollicitant la création d’une zone d’urbanisation prioritaire, autorisée en 1964. Le 22 janvier 1967, la première pierre de la Grande Résidence est posée. Un vaste terrain au nord-est de la ville a été choisi. Celui-ci, nu de toute construction jusque là, n’est pas soumis aux problèmes des affaissements miniers et est proche du centre et des équipements généraux que forment les hôpitaux, les lycées… Sur ce terrain de plus de 100 hectares, le projet initial prévoit de construire pas moins de 4 793 logements dont 2 494 lors de la première tranche de la construction.
Jean de Mailly, architecte en chef de ce vaste projet compose la Grande Résidence de tours de tailles différentes pouvant s’élever jusqu’à 12 niveaux, celles-ci côtoyant à leurs pieds des logements individuels en accession à la propriété. À coté de ces habitations alors modernes, des équipements scolaires, culturels et sportifs sont prévus à l’image du centre Dumas qui voit le jour début 1977 ou bien encore du CES Jean Zay qui sera construit durant l’année 1970. Un centre commercial est également édifié. En mai 1981, 60 tours et 330 maisons individuelles sont construites mais le départ de nombreux habitants rend l’objectif initial trop ambitieux et le nombre de plus de 4000 logements ne sera pas atteint au tournant des années 1980.
À partir des années 1990, la Grande Résidence concentre l’attention de la municipalité en matière de politique de la ville et de rénovation urbaine. Dès 1992, plusieurs tours sont détruites et d’autres font l’objet d’une réhabilitation. Mais le grand chantier intervient avec la validation du dossier de restructuration de la Grande Résidence par l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine (A.N.R.U.), le 21 décembre 2006.
La Tour Aymé est abattue en juin 2007. C’est la première opération du projet de rénovation de l’A.N.R.U. qui doit modifier profondément l’aspect du quartier. Aujourd’hui, la Grande Résidence compte environ 1862 logements et près de 5 000 habitants ainsi que 258 logements étudiants. Les différentes politiques de réhabilitation menées depuis le début des années 2000 restructurent peu à peu ces quartiers, avec notamment la démolition de plusieurs tours, remplacées par des petits collectifs et maisons individuelles plus modernes.
Du Canal à la Rocade
La Souchez, appelée aussi la Deûle, a, de longue date, servi à la navigation. A l’époque médiévale, elle était aussi utilisée pour faire tourner des moulins. La canalisation de ce cours d’eau aux abords de Lens est également très ancienne. Dès le XVIè siècle, les échevins de Lens percevaient un droit de péage en échange de l’entretien du rivage du canal. Mais à la fin du XVIIIè siècle, le canal, laissé à l’abandon en raison de la diminution du trafic et des péripéties militaires, est finalement comblé. En 1885-1886, il est à nouveau creusé et aménagé à la demande des Compagnies minières de Lens, Liévin et de la Ville et suite à la vente amiable des terrains nécessaires par la Compagnie des Mines de Lens à l’Etat. Le canal de Lens s’étire alors sur 11 km entre Eleu-dit-Leauwette et Courrières. Ce nouveau canal, situé au sud de la ville et comportant 4 écluses, neutralisait un territoire très stratégique mais constituait un frein important à l’extension sud de la ville.
En 1918, le canal se trouve extrêmement abîmé comme le reste de la ville, il est obstrué à de nombreux endroits et l’eau coule partout en formant des cloaques malsains.
Dès 1924, le canal est ouvert à nouveau à la navigation car sa remise en service est nécessaire pour permettre une reprise de l’activité charbonnière. Les premiers détaillants s’implantent d’ailleurs à cette période sitôt les berges du canal remises en état. Le premier d’entre eux était les établissements DAVID. Les matériaux étaient acheminés par des péniches en bois qui pouvaient contenir de 200 à 300 tonnes.
En 1958, 614 000 tonnes de marchandises ont ainsi voyagées sur 4418 péniches. La plupart (quasiment les ¾) d’entre elles contenaient du charbon. Le canal fut aussi le lieu de distractions nautiques en tous genres. A l’instar des autres villes traversées par la Deûle, des épreuves de natation y étaient par exemple proposées avant que la pollution ne rende cette pratique interdite. La pollution est justement une des causes de la disparition du canal dont l’entretien s’avérait de plus en plus compliqué.
En 1943, un arrêté déclare urgents et d’utilité publique les travaux d’aménagement du canal de Lens nécessaires au maintien de la navigabilité. Ces travaux d’abaissement du plan d’eau sont entrepris de 1948 à 1953 et la navigation est suspendue. Une nouvelle écluse est construite et la navigation est à nouveau possible en février 1953. Quelques années plus tard, le canal est devenu un véritable égout à ciel ouvert ; les eaux provenant des abattoirs municipaux, les eaux pluviales et ménagères y étant déversées.
Dès 1962, le conseil municipal avait exprimé sa volonté de supprimer le canal. C’est par décret du 19 avril 1968 que le canal de Lens est finalement rayé de la nomenclature des voies navigables. En 1974, la Souchez est canalisée sous terre dans d’énormes conduits en béton afin de laisser la place en surface, à la rocade sud qui emprunte le lit de l’ancien canal. La rocade minière sud est mise en service en 1976. La rocade minière, autoroute dont le tracé a été ébauché dès 1954, a été conçue pour relier de l’ouest vers l’est l’autoroute A26 Calais-Dijon à l’autoroute A1 Paris-Lille et l’autoroute A2 Paris-Bruxelles. Les derniers vestiges du canal sont encore visibles sur cette rocade ou l’on peut observer les anciens quais de débarquement des ex-établissements DAVID, après le pont SNCF en direction de l’A21.
La Braderie
Lens a connu et connait encore aujourd’hui des activités commerciales fortes comme en témoignent la grande foire exposition et la braderie. Créée en juin 1937 grâce aux subventions du comité d’action économique et sociale de Nord et de l’Est, la foire exposition a pour but d’organiser une grande fête qui profiterait au commerce local. Loin d’être un simple marché comme il en existe tant, celle-ci allie en effet grand prix cycliste et colombophilie avec exposants venus tenter accroître leur chiffre d’affaire.
La première braderie dans les années 1920, fût elle aussi accompagnée de réjouissances populaires : courses cyclistes, concerts musicaux, retraites aux flambeaux et même envol d’un ballon sphérique dans l’après midi. Près d’un demi-siècle plus tard, en 1968, un ballon dirigeable est également installé place Roger Salengro par l’association aéronautique du nord et les réjouissances sont toujours d’actualité à cette époque, les petits comme les grands pouvant assister à des spectacles composés de chansons populaires, de clowns…
Mais si la braderie remplit son rôle de divertissement, il ne faut toutefois pas oublier son principe commercial. Situé sur une bonne partie du centre ville (place Jean Jaurès, rue de Lille, boulevard Basly…), la braderie permettait surtout aux lensoises et aux lensois de faire de bonnes affaires en arpentant les étals des plusieurs centaines de commerçants présents (774 en 1968).
La braderie et son comité n’oublient pas d’être solidaires pour autant, elle vient ainsi en aide aux personnes en difficulté avec des subventions versées à la croix rouge, versées pour les distractions des malades à l’hôpital… ou tout simplement en distribuant sous forme de « colis de printemps » des vivres aux indigents.
Le cinéma Apollo
Le cinéma Apollo ouvre ses portes à Lens le 26 mars 1932, avec à l’affiche ce soir là, « La petite chocolatière » de Marc Allégret.
Fier de ses 2432 places, l’Apollo était, selon la presse de l’époque, « Un magnifique bâtiment ». En effet, situé place de la gare, il mesure 25 mètres de large sur 35 mètres de long. Cette superficie en faisant même la plus grande salle de spectacle au nord de Paris répartie sur plusieurs étages.
La scène, de son coté, affichait pas moins de 12 mètres de large pour une profondeur pouvant varier de 8 à 11 mètres. Les capacités acoustiques de l’Apollo vont faire de lui un des hauts lieux du théâtre et de l’opérette. Des grands noms tels que Yves Montand, Charles Aznavour, Claude François, Coluche et même Joséphine Baker (venue 2 fois : le 14 février 1938 et le 12 octobre 1953) viennent fouler les planches du bâtiment. Les images filmées, prises en 1955 lors d’une remise de prix des écoles témoignent de cette période ou l’Apollo n’était pas qu’une salle de cinéma mais bel et bien une salle de spectacle à part entière. Clowns, acrobates et même boxeurs ont utilisé cette salle pour leur art.
En 1979, la salle de spectacle change de visage pour offrir à ses spectateurs 5 salles de cinéma. Quelques années après, en 1985, celle-ci est rachetée par une grande société qui ne pourra pas empêcher, le 31 décembre 2000, une des dernières pages de son histoire se tourner, c’est-à-dire la fermeture officielle de ses portes. Ce soir là, seulement 75 spectateurs virent les dernières séances du cinéma Apollo.
En 2017, un accord est passé entre un promoteur et l’architecte des bâtiments de France pour la préservation de la façade classée, de style art-déco. Il permet d’engager les travaux de construction d’un hôtel 3 étoiles, de 129 logements et de commerces.
Le patrimoine des Mines
L’épopée minière a, durant 150 ans, profondément modifié le paysage urbain lensois. En 1852, est fondée la Compagnie des Mines de Lens. En 1986, c’est fin de l’activité minière à Lens avec la dernière descente au puits 4/19. Entre ces 2 dates, 8 carreaux de fosses ont été implantés sur le territoire lensois. L’exploitation charbonnière ne se limite pas à la construction de lieux d’activité industrielle, une importante infrastructure est mise en place. La Compagnie des Mines de Lens exploite son propre réseau ferré. Des cités minières sont construites autour des puits de mine avec chacune son église, son école, son dispensaire. Chaque cité vit pratiquement en autarcie vis-à-vis de la ville-centre. L’imposante église Saint-Pierre avec ses deux clochers encadrant le bâtiment principal, dominait la cité 11 ou cité Saint-Pierre. Construite à la fin du XIXè siècle et rebâtie après Guerre en 1923, elle fut démolie le 2 novembre 1987, conséquence de son état de dégradation.
Le Centre de Formation des Houillères, route de Béthune est inauguré en 1952 par Mme Michèle AURIOL, épouse du Président de la République La Compagnie des Mines, puis les Houillères après la nationalisation en 1946, prennent ainsi en charge l’ensemble de la vie du mineur en développant une active démarche paternaliste.
Le Tour de France
Le nord est une terre de cyclisme, cela n’est plus à démontrer c’est donc tout naturellement, quand le tour de France passe à Lens en 1953 et en 1955 qu’un public très nombreux se retrouve sur les trottoirs de la ville pour acclamer la caravane puis les coureurs du peloton. En 1953, un peloton d’une soixantaine de coureurs emmené par Lauredi, Geminiani et Schaer alors leader de l’épreuve passent les premiers aux alentours de midi. 30 secondes plus tard, un autre peloton est à leurs trousses. L’épreuve de 188 kms passant également par Arras et Abbeville sera remportée par le hollandais Voorting franchissant la ligne d’arrivée de Roubaix devant Mirando et Lauredi. A l’issu de ce tour de France, c’est Louison Bobet qui remporta le maillot jaune tant convoité. C’est également lui qui, deux années plus tard remporta le 42eme tour de France de 1955 passant également par les rues de Lens. Ce passage se fit lors de la 2eme étape où un public aussi nombreux que la dernière fois, réunissant petits et grands, était venu manifester son enthousiasme. C’est le français Antonin Rolland qui, cette fois ci, passa toujours à Roubaix, la ligne d’arrivée en premier. Toutefois celui-ci ne prit pas le précieux maillot jaune qui allait provisoirement sur les épaules du hollandais Wagtmans.
La catastrophe de Lens-Liévin
La catastrophe du 27 décembre 1974 a eu lieu à la fosse 3 des Mines de Lens, ou fosse Saint Amé, sur le territoire de Liévin. Sur 47 mineurs victimes, 5 seulement ont survécu. 12 habitaient Lens. Il s’agit de l’une des catastrophes les plus meurtrières en France après celle de Courrières en 1906 qui compta 1099 morts ; le dernier sinistre dans le bassin minier Nord Pas-de-Calais remonte au 4 février 1970 à Fouquières-les-Lens et fit 16 victimes.
Une cérémonie d’hommage officiel a lieu le 31 décembre 1974 en présence du Premier Ministre Jacques Chirac et de représentants locaux. Des dons affluent en faveur des familles de victimes, de la part de particuliers et de personnalités comme Valéry Giscard d’Estaing ou encore Serge Lama. Les syndicats CGT, CFDT, FO se portent partie civile. Une association de défense des familles de victimes est créée. Cependant, l’enquête judiciaire et le procès qui aura lieu en 1981 ne permettront pas d’établir clairement les responsabilités. Des cérémonies ont lieu chaque année sur les lieux de la catastrophe en hommage aux défunts. Une stèle commémorative (où se recueillit François Mitterrand) est érigée en 1975 puis un Mémorial National d’Hommage est édifié en 1994. Une sculpture et des vitraux à l’intérieur de l’Eglise Saint Amé ainsi qu’un cahier du souvenir et des manifestations associatives perpétuent la mémoire des victimes. Le site de Saint- Amé est reconnu au Patrimoine Mondial de l’Unesco.
40 ans après cette catastrophe, deux témoins de premier plan, monsieur Jean-Claude Bois et monsieur André Verez, nous livrent leur témoignage. M. Bois, Adjoint au Maire de Lens en exercice en 1974 et M. Verez, fils d’un mineur blessé lors de la catastrophe, relatent les faits qui se sont déroulés le 27 décembre 1974 et dans les années qui suivirent. Ils reviennent notamment sur le sinistre, sur l’hommage rendu aux mineurs au niveau national et international et sur l’entraide qui s’ensuivit, et insistent sur les traumatismes physiques et psychologiques des rescapés. Ils expliquent l’arrêt progressif de l’activité minière et la reconversion du bassin minier. Enfin, ils évoquent le travail de l’association de familles de victimes pour perpétuer la mémoire, transmettre le souvenir et les traditions.
Un témoignage émouvant sur l’histoire du monde minier…
Réalisation : Benjamin Boval, Izia Venague, Olivia Cogiat, Matisse Roger, étudiants en DUT MMI à l’IUT de Lens, entretien réalisé le 27 décembre 2014.